Bonsaï. Cet art à la consonance asiatique vient de Chine avant
de passer par le Japon
L'origine de la culture d'arbres miniaturisés et cultivés en pot
remonte au IIIème siècle dans l'Empire du milieu, ils étaient alors
appelés "P'en-tsai".
On raconte qu'un vieux sage chinois se rendant à un temple
en montagne trouva sur son chemin un arbre rabougri, à la silhouette
élégante. Délicatement, il retira l'arbre de l'anfractuosité de
la roche où il poussait et le transporta soigneusement jusqu'au
temple pour l'offrir à Bouddha, après l'avoir mis en pot.
La première transcription (écrite) connue du Bonsaï
remonte à la dynastie des T'ang.
Une peinture murale montre une servante portant un P'en-Tsaï
sur une tombe du prince Zhang Huaï à Xi'an.
Plus tard, sous la dynastie des Song, des annales font référence
à un sage qui savait créer dans un seul pot et donc,
dans un petit espace, une impression d'immensité.
D'abord consacrés aux dieux taoïstes et bouddhistes, les arbres
étaient récoltés dans la nature et mis dans des poteries décorées
de délicats motifs dans des matières nobles: porcelaine fine ou
marbre.
Chaque cour des hommes, dans la propriété des
Mandarins, possédait son ou ses Bonsaï, souvent en signe
de bienvenue, de protection.
Le Bonsaï était souvent prélevé dans
la nature, mis dans un pot aux proportions calculées en fonction
de l'envergure de l'arbre. L'école dominante pour cet art
préconise de laisser l'arbre pousser, puis de le tailler.
Entre le XIème et le XIVème siècle, l'image du Bonsaï a été
véhiculée au travers de l'Asie, de la Thaïlande aux Indes, de l'lndochine
au Japon. Les moines bouddhistes qui soignaient les malades sur
leur route, transportaient les plantes médicinales dans des pots.
Au XIVème siècle, le Japon, alors en pleine expansion, découvre
le Bonsaï et lui donne ses lettres de noblesse en érigeant des règles
strictes dans la culture de ces arbres. Il fallait tendre à la perfection.
L'influence japonaise encourage la structuration de la silhouette
des Bonsaï correspondant à celle des arbres vus dans
la nature, mais aussi en fonction d'archétypes
déterminés.
Si les Chinois ont inventé le Bonsaï, les Japonais ont créé
l'archétype de l'arbre.
Après une période d'abandon pendant la révolution
culturelle, l'art du Bonsaï a aujourd'hui repris sa place en
Chine. Des communes populaires comme des agriculteurs privés
développent la culture des Bonsaï et il n'est pas rare
d'en apercevoir dans les rues, devant des habitations ou sur des
étals.
A Suzhou, capitale du roi des Wu, comme à Longhu (Shangaï),
des parcs sont consacrés aux Bonsaï.
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